[...]
Ces gestes ne nous coûtent rien ou presque; d’ailleurs c’est bien pourquoi nous les accomplissons.
Pour nous donner bonne conscience. Pour être dans l’air du temps. Pour ne pas se voir accuser d’être un pollueur-né. Pour briller en société. Pour tenter de répondre à l’urgence climatique. Pour nos enfants et les générations à venir.
Et en même temps, nous savons parfaitement que ces gestes-là, aussi nécessaires que dérisoires, sont juste de l’ordre du symbole, du cosmétique, du paraître: nous nous plions à cette injonction de mieux respecter la planète tant qu'elle n’empiète pas sur nos libertés fondamentales.
[...]
Nous sommes ainsi faits. Nous vivons dans l’instant présent. Nos esprits n’ont pas été programmés pour imaginer le futur d’une vie d'où nous serons absents. Dire que d’ici la fin du siècle, le niveau des océans sera tel que nos côtes disparaîtront n’a pas plus d’intérêt que d’affirmer que le soleil s‘éteindra dans quatre milliards d’années. La belle affaire! Nous serons alors tous mortes ou morts et les seules promenades qui nous resteront seront celles où le néant et l’éternité chemineront à nos côtés.
Demander à l’homme de penser une époque où il ne participera plus au mouvement de la vie aboutira toujours à une fin de non-recevoir. À aucun prix nous n’accepterons de sacrifier drastiquement nos modes de vie pour que les générations à venir en profitent. Nous ne sommes pas altruistes par procuration et seules nos vies présentes, nos vies d’ici et de maintenant, nous intéressent.
On aura beau multiplier les avertissements, froncer des sourcils, souligner nos comportements criminels, aligner les prévisions les plus catastrophiques, rien ne parviendra à nous ébranler dans cette certitude existentielle. Nous avons soif de vivre nos vies, et comme nous sommes aussi le résultat de notre époque –cette lente accumulation de siècles qui a permis à l’Occident d’être ce qu’il est, un monstre de jouissance jamais rassasié– nous voulons profiter à l’infini de toutes ses richesses.
[...]
L’homme moderne, dans sa configuration occidentale, est autocentré; son horizon se borne au temps de son existence et, au meilleur des cas, à celle de ses descendants directs.
S’il doit changer, ce sera à la suite d’une catastrophe de grande ampleur.
De là à souhaiter qu’elle se produise…
[...]
Des mecs jeunes qui se croient sincèrement brillants. À un point même assez flippant, mais compréhensible.
Ils viennent d'écoles où on leur a appris à se montrer, à se vendre, à emballer l'esbroufe dans de beaux PowerPoints - leurs profs leur ont sincèrement dit qu'ils étaient l'Avenir, l'Élite ; et ils y croient, et d'ailleurs pourquoi ne pas y croire ?
Ils sont embauchés dans des boîtes comme la mienne, où on les nomme Team Leader, ou Team Unit Chief à 22 ans ou Megatron, et ils font des PowerPoints et quand ils remportent des contrats que chez nous on appelle des compétitions (comme si on faisait autre chose que de REMPLIR DES POWERPOINTS), leur chef qui est lui aussi le plus souvent un homme blanc trop jeune en jean slim vient leur faire des secret handshakes et leur dire "bravo champion !".
Ce sont des gens qui ont appris à ne voir comme valeur que la "croissance" (ce qui ne signifie pas grand chose mais on le met quand même plein de fois dans nos PowerPoints) et comme but final que l'argent. Ils n'ont même pas intégré le capitalisme consumériste, ils sont le capitalisme consumériste. Ils veulent de grosses voitures et des femmes très belles et de nouveau pourquoi pas puisque depuis le début on leur affirme qu'ils ont droit à tout ça ?
[...]
Pas de sens, pas d'idée, juste la conviction de l'intelligence ; une absence totale d'humilité et une incapacité totale à se remettre en question.
Il suffit d'écouter ces gens parler et de se demander ce qu'ils disent vraiment.
Souvent, la réponse est : rien.
Mais derrière, ce qu'ils veulent n'est jamais anodin. Chez nous c'est toujours un bonus ; une promotion ou aller se vendre plus cher ailleurs, ce n'est jamais améliorer les conditions de l'équipe (ceux qui font), puisque finalement ce sont eux ceux qui ont la "vision", qui méritent la récompense. Souvent ce sont des gens qui ne savent par ailleurs rien faire, eux-mêmes, ils viennent de silos où on ne leur a jamais appris à faire et que la sainte Stan Smith Vintage les préserve de mettre un jour les mains dans le cambouis (again je parle d'un cambouis de bullshit job hein, pas de partir creuser des tranchées sous la pluie).
[...]
Ces gens que je côtoie sont incapables d'empathie.
Ils sont d'une indifférence qui touche à la cruauté
Ce sont très exactement des "je mets mon mégot par terre à côté du cendrier parce que les gens du ménage sont payés pour ça".
Via usul sur Twitter
"Comment savoir si tu as à intériorisé le capitalisme :
"Il va falloir arrêter d'incriminer seulement «l'extrême droite». C'est pas «l'extrême droite» qui invite Renaud Camus sur France Culture. C'est pas elle qui déroule des tapis rouges à Éric Zemmour. C'est pas elle qui vomit son islamophobie à longueur d'éditoriaux."
Répondre ne suffit pas, il faut aussi déconstruire les questions.
Et ne pas devenir un vecteur de questions nauséabondes, en repartageant sans réfléchir.
"A ce moment-là, on a commencé avec les collègues à poser la question du harcèlement comme un élément incontournable dans nos RDV clients. On se débrouillait pour le placer systématiquement. « Et sur la prévention du harcèlement sexuel, vous faites quoi ? ».
Toujours les mêmes regards étonnés. « Harcèlement sexuel ? Ah non, y en a pas chez nous ».
Nous, à chaque fois : « Si, il y en a. Aussi sûr que 2 et 2 font 4. Le problème, c’est que vous ne le repérez pas ». En face, des regards vides. Les gens ne nous croyaient pas. On avait vraiment l’impression de parler dans le désert."
[...]
Et puis l’affaire Baupin est arrivée (encore 1000 bravo à toutes les femmes et aux journalistes qui ont sorti l’affaire). Dans le sillage de cette affaire, une entreprise nous a demandé de former l’ensemble des salarié.e.s sur la thématique. Une seule.
[...]
Troisième exemple, la participante lit « Untel passe derrière moi à la photocopieuse, m’attrape les hanches, se colle à moi et me dit « Hum, t’aime ça » ». Rires dans la salle.
Je me rappelle ce sentiment d’être figée, face à la salle. Sidérée. J’étais certaine à 300% que la personne qui avait écrit le papier parlait d'une situation vécue dans la collectivité. On a repris les définitions. Rappelé la loi. Je pense que cette femme était persuadée que ce comportement, c’était « juste » du sexisme. Pas un délit puni de 5 ans d’emprisonnement.
[...]
On savait qu’à chaque fois, on allait assister à la même scène.
La formatrice : « On va parler du harcèlement sexuel au travail »
Les stagiaires : « On n’en n’a pas chez nous »
La formatrice : « Les harcèlement, c’est … (définition pénale, un peu indigeste) »
En face : « Non, non, chez nous, y en a pas ».
La formatrice : « Par exemple, un collègue qui vous fait des remarques sur vos fesses toutes les semaines, ou des collègues qui racontent des « blagues » sexuelles à voix haute dans les bureaux »
En face, un blanc. Gêné. Suivi de : « Ça ? Ça, c’est du harcèlement sexuel ? Mais non, ça, c’est tous les jours »
A chaque formation, ça recommençait. Encore et encore. Partout où on allait, on faisait prendre conscience aux femmes et aux hommes que ces comportements quotidiens n’étaient pas normaux.
[...]
Pas partout bien sûr. Il y a quelques semaines, j’ai été contactée par une grande entreprise parce qu’elle voulait respecter la loi et donc organiser une formation de ses managers sur le harcèlement sexuel. RDV surréaliste. « Bon, ils n’ont pas le temps. Donc on va faire la formation en 1 heure. Et puis par Skype, parce qu’ils ne peuvent pas se déplacer ». J’ai décliné. Transformer des mentalités et des comportements, à distance, en 1 heure, on ne sait pas faire.
[...]
Donc d’abord, une méconnaissance forte. Ensuite, on observe chez les RH, les CSE et les directions une absence de formation très nette qui pèse sur leur efficacité. De nombreuses fois, nous avons vu des services RH alertés de faits graves ne pas les faire remonter à la direction. Résultat, aucune sanction, aucune mesure. Nous avons vu des représentant.e.s du personnel dire « ça va, on lui a parlé, il s’est calmé ». Alors que la personne en question avait déjà brisé 3 femmes dans l’entreprise.
[...]
Grande question qui revient tout le temps. « Puisqu’on dit que les gens peuvent venir nous parler, si rien ne remonte, c’est qu’il n’y a rien ». Faux. Si rien ne remonte, c’est que c’est difficile pour les victimes. Et que vous ne mettez pas les bons dispositifs en place.
[...]
Un message aux RH et aux patron.ne.s : il ne suffit pas de dire « venez parler, ma porte est ouverte ». Allez chercher les informations. Dès qu’un mini bout d’alerte vous remonte, traitez-le. Comme les journalistes avec une info.
Souvent, les dirigeant.e.s me disent : « Oui, mais quand même, faut faire attention à la rumeur hein ».
Ce truc me fascine. Je leur réponds toujours la même chose. Il n’y a pas de rumeurs. Il y a des informations.
Ces informations, parlant par exemple d’un « mec relou » ou d’un manager « brutal », vous devez les vérifier. Soit l’info n’est pas fondée, dans ce cas, vous avez quelqu’un qui ment délibérément dans vos équipes et ça veut dire que vous avez un problème. Soit l’info est fondée et dans ce cas, vous avec un problème de harcèlement. Dans les deux cas, il y a un problème à traiter. Vous êtes managers. Traitez les problèmes.
Admettre qu'on a tort, c'est quelque chose d'important que tellement peu de gens savent faire...
"2/3 of the Venezuelan economy is privately owned.
70% of their GDP is generated by the private sector.
And as a result 80% of the workforce is employed by the private sector.
In fact, 2/3rd of Western Europe has more state employment than Venezuela does.
[...]
Before Chavez, poverty and wealth inequality was high, in the 1970s, the poorest fifth of the Venezuelan population had 3% of national income, while the wealthiest fifth had 54%. The presidency of Chavez initially brought about a great decrease in poverty- he solved the unemployment problem that plagued Venezuela for decades, increased literacy and doubled GDP per capita.
[...]
At one point, it was estimated that about 90% of the Venezuelan export revenue came from oil & gas. The Venezuelan government overspent in a lot of their projects and instead of using the oil money and the social programs It funded to diversify the economy and to grow it in the long run, Chavez kept implementing those policies without any foundation to back it up in case the oil money runs out.
And when the market got glutted and the oil prices crashed as a result of multiple countries raising output to drive each others out of the market. The exact same thing that Chavez feared happened, he was just not around to see it. All was left for Maduro, a former bus driver to handle and even he was not so good at driving this bus.
As you can see, none of this have anything to do with socialism whatsoever
[...]
But just like the current Venezuelan government had, the old Venezuelan government would soon learn that prosperity solely from oil can never last. And after the 1973 oil crisis, it became truer than ever, or as Juan Pablo Pérez Alfonzo(the Venezuelan responsible for the creation of OPEC, among other things) had noted:
"Ten years from now, twenty years from now, you will see, oil will bring us ruin... It is the devil's excrement."
And eventually it happened, during the 1980s, the oil prices collapsed, the economy contracted and inflation rose exponentially. You’re starting to see a pattern here right?
But that’s not all, responding to the volatile economic situation, the Venezuelan president Carlos Andres Perez took the classic road that all developing economies in crisis took during the 1980s, that is Austerity.
The allure of Austerity was too good to pass. And as a result, he accepted the Washington consensus in 1989 In exchange for $4.5 billion in loans intended to save his country.
And just like most countries that had implemented Austerity, it did not work.
[...]
Venezuela was stuck in a vicious cycle of:
Austerity → short-term growth → economic crisis.
[...]
I often see people criticizing Chavez stating:
"Before Chavez, we were the richest."
Well yeah, and then you got poor, because none of the growth before Chavez was sustainable and it was only a matter of time before everything collapsed, just as it did.
[...]
And another argument which I often face is people claiming:
"Venezuelan Socialist policies caused the economic crisis"
Before saying this, they should keep in mind that those same “Socialist” policies like price control or subsidies have been implemented in almost all countries in the world, developed or developing and most of them did not go through the same thing as the Venezuelan did, or let us look at nowhere further than the Venezuelan’s Socialist neighbor, Bolivia for example.
Since 2006, Bolivia has been run by a socialist party under Evo Morales, their economic policies were as every bit as militant as the Venezuelan. But Bolivia experienced sustained growth with an immense reduction in poverty, an inflation rate of 4% and shortages of consumer goods virtually does not exist.
How is that possible since they’re both Socialist and implemented the same set of policies? The twist is that the Bolivian implemented their own social programs and diversified their economy with that while the Venezuelan did not do so. Or just look further to Western Europe as another example.
"Mais ici en France, on est le seul pays qui convoque 1000 ans d’histoire pour justifier que les violences sexuelles font partie de l’identité nationale, sous couvert de « galanterie ». D’ailleurs, si vous regardez le traitement de l’affaire DSK en 2011 (le futur candidat à la présidentielle est accusé de viol par Nafissatou Diallo, femme de ménage au Sofitel de New York, ndlr), il y a eu dans les discours de ses défenseurs une comparaison très fréquente entre les féministes qui dénonçaient ses agissements et ceux qui dénonçaient les juifs pendant la guerre. Comme si en dénonçant ses agissements on était des traîtres à la nation, parce qu’on porterait atteinte à un bastion du patrimoine français. C’est ce que défendent Sophie de Menthon ou Elisabeth Levy; ce sont des femmes de droite telles que les définit Andrea Dworkin."
"Tant qu’on sera convaincus que les violeurs, c’est les autres, notre discours continuera de changer quand c’est notre pote, notre père, etc. On est toujours dans l’abstraction quand on parle de viol; un viol concret n’en est jamais vraiment un. Tant qu’on n’aura pas admis notre ambivalence sur ce sujet, on n’avancera pas. Ils disent tous “Faut tuer les violeurs”, mais quand on est confrontés à un vrai viol, la victime n’a jamais eu la bonne attitude. Même sur l’affaire Natascha Kampusch, des gens ont réussi à estimer qu’elle n’avait pas bien réagi ! Comme au Moyen Age, il semblerait que la seule bonne manière d’être violée est d’en mourir. "
Juste parce que je suis retombé dessus. Et qu'en plus le temps passe, en plus on réalise à quel point c'est ça. C'est exactement ça.
Et si on réagissait aux maladies physiques comme on réagit aux maladies mentales ?
Juste parce que je suis retombé dessus. Et qu'en plus le temps passe, en plus on réalise à quel point c'est ça. C'est exactement ça.
"I'm teaching my daughters to say "fuck off" to sexist comments.
Because if a teacher is letting kids say "girls aren't allowed to like dinosaurs" but has a problem with them using a swear word, then I'm happy to be called in to explain why their priorities are wrong."
Juste parce que Wow.
Et après des connards viennent nous dire "les femmes parlent tout le temps".
Ouais, sauf au cinéma. Ou à la TV. Ou en entreprise. Ou au gouvernement... Pfff.