"Et en même temps, je trouve un peu paradoxales ces condamnations unanimes de la violence. Je ne dis pas qu'il ne faut pas condamner la violence, mais enfin, ayez un minimum de cohérence. On nous serine, comme fondement du roman national, la Révolution française; on se glorifie des insurrections populaires; dans les livres scolaires, on a des gravures représentant des têtes coupées que l'on promène gaiement au bout d’une fourche; on nous fait apprendre «La Marseillaise»... Bref, on nous élève dans l’idée que la France, c’est du sang et des barricades face aux injustices, et ensuite, on nous dit qu’aucune injustice présente ne justifierait de recours à la violence –et en même temps que le recours à la violence de la police contre des lycéennes et des lycéens serait normal. C'est le monde à l'envers."
Rappel mai 1968 :<A href="http://img.over-blog-kiwi.com/0/55/61/98/20180407/ob_ee2c84_mai-68.jpg" rel="nofollow">http://img.over-blog-kiwi.com/0/55/61/98/20180407/ob_ee2c84_mai-68.jpg</A>
<A href="https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/styles/simplecrop1000/public/rogerviollet.122550-21_0.jpg?itok=IzL6zSfg&sc=b3798ce95eca25821819bbfa0893024d" rel="nofollow">https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/styles/simplecrop1000/public/rogerviollet.122550-21_0.jpg?itok=IzL6zSfg&sc=b3798ce95eca25821819bbfa0893024d</A>
<A href="https://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1313532-Barricade_de_la_rue_dUlm_devant_l%C3%89cole_normale_sup%C3%A9rieure.jpg" rel="nofollow">https://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1313532-Barricade_de_la_rue_dUlm_devant_l%c3%89cole_normale_sup%c3%a9rieure.jpg</A>
"On ne peut pas dire que 1789, c'était merveilleux et casser la mâchoire d'un jeune à coup de flashball parce qu'il aurait incendié une poubelle. Même au nom de l'État de droit, selon la formule consacrée. Vous pouvez demander à n'importe quel éducateur ou éducatrice, on n'obtient jamais l'ordre par les coups, les menaces ou l'humiliation. Ce que l'on voit dans la vidéo des jeunes à Mantes-la-Jolie ne se discute pas sous l'angle de ce qu'ils ont fait. Ils peuvent être interpellés et jugés, mais dans cette séquence, les policiers cherchent à obtenir leur soumission par l'humiliation –et c'est le meilleur moyen d'obtenir l'effet inverse. Je souscris à cette pétition en tant qu'ancienne lycéenne ayant participé à des manifs et des blocages mais n'a jamais subi une telle répression.
Et je ne parle même pas de celles et ceux qui s’offusquent de tags sur l’Arc de triomphe, alors que c'est quand même un monument moche célébrant des batailles dont la plupart des gens ne connaissent pas le nom. Et tiens, tant qu'on y est: les Champs-Élysées, c'est l'un des endroits les plus laids de Paris."
Victor Hugo se moque ensuite de la bourgeoisie, qui se plaint déjà à l'époque du coût des émeutes: «Toute émeute ferme les boutiques, déprime le fonds, consterne la bourse, suspend le commerce, entrave les affaires, précipite les faillites; plus d’argent; les fortunes privées inquiètes, le crédit public ébranlé, l’industrie déconcertée, les capitaux reculant, le travail au rabais, partout la peur; des contre-coups dans toutes les villes. De là des gouffres. On a calculé que le premier jour d’émeute coûte à la France vingt millions.»