"Les néolibéraux — et tous ceux qu’ils ont intoxiqué à des degrés divers, c’est-à-dire in fine à peu près tout le monde — croient à l’utilité des marchés financiers, à l’efficience des marchés en général, à la concurrence libre et non-faussée, à la main invisible, au ruissellement, et à bien d’autres conneries.
Ils y croient ! Nous y croyons ! Comme d’autres croyaient en dieu et aux forces du mal !
Ils croient à l’utilité et au mérite. Ils croient au mérite individuel et à la méritocratie. Ils y voient des évidences. Ils y voient la simple expression du bon sens. Il y a des utiles et des inutiles. Il faut bien qu’il y ait des gagnants et des perdants, n’est-ce pas ? Il faut bien que les gagnants soient récompensés ! Qui irait prétendre le contraire ?
[...]
Ils croient à la compétition et à la compétitivité. Ils méprisent la coopération, la générosité et l’altruisme. Ils ont réussi à faire passer la bienveillance pour de la naïveté, la solidarité pour de la faiblesse, l’empathie pour de la lâcheté.
Ils croient au ruissellement. Ils croient à la providence que les nobles apportent aux gueux. Ils croient à la magnanimité et à la générosité des très riches. Bénis soient nos Seigneurs, qu’ils s’appellent Louis VI Le Gros et Henry Ier Beauclerc, Bernard Arnault et François Pinault, Bruce Wayne et Tony Stark, ou encore Elon Musk et Steve Jobs ! Eux seuls peuvent nous bâtir des cathédrales, nous sauver du mal, nous emmener sur Mars et nous relier à Dieu !
Ils croient en leurs dogmes, et nous y croyons aussi, malgré nous, un peu, souvent. Du bout des lèvres, parfois. Sans nous en rendre compte, souvent. Ce sont aussi nos dogmes."
En fait tout est quotable...