<<La relation « d'homme à homme» de Macron et Darmanin, symbole du sexisme au plus haut niveau du pouvoir.
14 juillet 2020, le président @EmmanuelMacron déclare publiquement qu'il a nommé @GDarmanin ministre même s'il est accusé de viol car il a une « relation de confiance » avec lui, je cite « une relation d'homme à homme ». Et ça tombe bien car c'est précisément le problème.
Résumons les faits : ce gouvernement a diminué le montant des aides aux associations féministes, notamment celles qui aident les victimes de violences sexistes. En 3 ans, rien, absolument rien n'a été engagé pour améliorer la condition des femmes.
Puis, un homme accusé d'avoir commis des viols est nommé au ministère de l'Intérieur (le ministère censé arrêter les violeurs) et un avocat célèbre pour ses propos dégradants envers les femmes assigné à la tête du ministère de la justice (celui censé punir les violeurs).
Il n'est pas question de juridique, mais de symbolique, de politique justement.
En plein mouvement de libération (douloureuse) de la parole des femmes, les victimes et les militantes françaises s'en insurgent.
La presse internationale titre à l'unisson « Le président Macron soutient un responsable politique accusé de viol ». Il n'y a qu'en France qu'on batifole avec le concept de présomption d'innocence (qui n'a strictement rien à faire en politique).
Et le 14 Juillet, jour de célébration de l'égalité entre les citoyens, le président a l'audace de s'attaquer aux victimes même en déclarant que les attaques à l'encontre du ministre l'ont « beaucoup blessé ». Sous entendu, les coupables sont celles qui dénoncent les viols.
L'agresseur présumé est victimisé, la morale change de camp. Cela fait partie des mécanismes classiques qui bâillonnent les victimes, au chapitre 1 de la lutte pour l'égalité homme-femme, littéralement ce que les associations dénoncent.
Ce n'est pas terminé, accrochez vous car ce président là ose tout. Il ajoute bravement que ce qui justifie cette nomination abjecte c'est la « relation d'homme à homme » qu'il entretient avec le potentiel violeur. Ou comment balayer des décennies de féminisme en une phrase.
Il « croit » Darmanin, donc la France le devrait aussi. Pourquoi respecter les procédures judiciaires quand on peut les contourner. Il souligne lui-même que cela découle d'une forme de solidarité masculine, au travers du concept moyenâgeux de relation « d'homme à homme ».
Car lui « sait ce que c'est » que de ne pas pouvoir « résister » à une femme ? Car elles ne peuvent pas saisir la notion d'accusation de viol ?
L'utilisation de cette expression est loin d'être anodine. Elle trahit un sexisme décomplexé, elle véhicule avec un certain orgueil que ces hommes là ne sont pas prêts à renoncer au patriarcat. Y percevoir un véritable recul du Droit des Femmes n'a rien d'excessif.
Nous sommes en ère post #MeToo et le président de la République s’assoit sur les garants de nos droits, il s'épand avec suffisance sur la difficulté d'être accusé de viol en France.
Comment est-ce possible que les journalistes en face de lui ne rebondissent pas sur ces mots ? Ne lui demandent pas d'étayer son propos ? En tant que femme, en tant que citoyenne, j'y vois l'indécence de trop. Celle qu'on ne devrait pas laisser passer. >>