Une violence si profondément ancrée dans le fonctionnement du pays que la majeure partie de la presse nationale n'est pas capable de la qualifier comme telle. Il y a en réalité quelque chose de fascinant à lire les enquêtes égrener horreur après horreur, sans jamais parvenir à nommer le phénomène "violence", tandis qu'elle bascule en un quart de seconde dans un moralisme aboyeur à la moindre menace sur l'ordre social existant - notamment lorsque les subalternes ont l'audace de réclamer un droit à arrêter de se faire tuer, des rues de Minneapolis aux ruines de Gaza. La réaction (prévisible) de la presse libérale autoproclamée "progressive" est un n-ième symptôme de sa déconnexion des réalités sociales majoritaires du pays.