"Il est fondamental que les antiracistes blancs, qui aspirent véritablement à contribuer à la lutte, admettent le fait qu’elle doit être menée par les premiers concernés. Ils ne les aideront pas en s’imposant contre leur gré. L’histoire des minorités est celle de l’effacement. La non-mixité permet à ces paroles invisibilisées d’exister. C’est pourquoi il est capital que ces rares espaces ne soient pas préemptés par la présence de celles et ceux qui ont déjà accès à l’espace majoritaire.
La remise en question de leurs propres privilèges est la première manière d’être utile pour les dominants. Car si les minorités sont discriminées c’est que les majoritaires bénéficient de leur discrimination: si une Arabe ou un-e Noir se voit refuser un appartement en raison de sa couleur de peau, c’est un Blanc qui l’obtiendra et ce quel que soit son degré d’engagement antiraciste. Renoncer à ces privilèges indus serait déjà un grand pas vers l’égalité."