"Vous êtes protégés sur Internet, vous serine-t-on depuis quelques semaines. Et ce, grâce à quatre lettres qui s'affichent partout, se glissant dans l'objet de vos mails ou sur les bandeaux de vos sites préférés : RGPD. Avec ce règlement européen de protection des données, entré en application le 25 mai, votre vie privée serait désormais mieux préservée des assauts scrutateurs des géants du web. Facebook, Twitter et consorts enfin empêchés de prendre vos informations personnelles ? Pas si vite : il y a deux mois, une loi américaine passée presque incognito au Congrès, le "CLOUD Act", permet à la superpuissance de réclamer à tous les fournisseurs de service travaillant sur le sol des Etats-Unis les données stockées sur leurs serveurs et ce, "quelle que soit" la localisation de ces derniers.
[...]
Ironie de l'histoire, quand le texte a émergé des cartons en février dernier, c'est-à-dire en même temps que l'affaire Microsoft Corps contre le gouvernement américain, il a été soutenu par une lettre dithyrambique signée des géants américains de la tech, parmi lesquels Apple, Facebook, Google, Oath (la société mère de Yahoo) et… Microsoft ! Tous manifestement ravis de s'inféoder encore un peu plus au gouvernement."
Vous pensiez que le GDPR protégeait vos données du gouvernement américain, si hébergées en Europe ? Mouhahaha, naïfs que vous êtes.