"Il faut remonter à l’année 1986 pour trouver un cas comparable : la mort de Malik Oussekine tabassé par les voltigeurs – des policiers à moto – lors d’une manifestation étudiante contre la loi Devaquet. A l’époque, l’ensemble de la gauche descend immédiatement dans la rue, un ministre démissionne, le projet de loi est retiré, les voltigeurs sont supprimés. A l’automne 2014, après la mort de Rémi Fraisse, l’ensemble de la gauche institutionnelle garde le silence. Pire, les manifestations organisées en réponse au drame sont férocement réprimées, voire interdites, à Paris, Nantes, Rennes ou Toulouse. Les socialistes décident d’assumer la mort du jeune manifestant et d’écraser la colère.
Nous entrons dans une nouvelle séquence du maintien de l’ordre, qui est aussi l’aboutissement de 20 ans de surenchère sécuritaire et d’expérimentations d’un nouvel arsenal policier dans les quartiers périphériques des métropoles et aux frontières de l’Europe."