"Car les violences policières ne sont pas un dysfonctionnement. « Il ne s’agit pas de bavure ou de dérive, affirme Robin, mais d’un système de domination qui fonctionne grâce aux œillères que la majorité des individus ont du mal à faire tomber et à la censure médiatique qui court du massacre d’octobre 1961 à aujourd’hui en passant par des milliers de crimes policiers impunis. » On tire un fil qui nous mène aux racines du pouvoir et à son autoritarisme.
[...]
« Cette version policière est apathique, on peut la démolir, soutient Robin. Raconter la vraie histoire. »
[...]
Il a porté plainte. Son dossier a été transféré de Nancy à Metz. « L’État essaye de gagner du temps, d’épuiser. » Les procédures contre les violences policières sont longues et conduisent souvent à des non-lieux. Parfois, il faut attendre plus de dix ans. Ce sont des crimes sans châtiment.
« Je me sens aujourd’hui appartenir à la communauté des victimes de la violence d’État. Les blessés, les familles de tués… Mais nous ne sommes pas uniquement reliés par la souffrance. C’est la lutte qui nous anime, assure Robin. Nous avons tous une date où notre vie a basculé. Nous sommes tous témoins des mensonges qui ont été proférés sur nos histoires par les institutions au plus large audimat. »