"Et puis les femmes du monde entier s’y sont mises. Cela était relativement acceptable quand c’était un violeur qui était loin, à Hollywood là-bas, où l’on pouvait fantasmer sur des orgies, des vies de débauché et des hommes qui ne sont pas comme nous. C’était inacceptable, intolérable que des Madame tout le monde osent prétendre vivre jour après jour la même chose.
On les a accusées de ne pas donner de nom, on les a accusées de donner des noms, on les a accusées de parler tardivement, on les a accusées de parler sans preuve, on les a accusées de mélanger harcèlement, viol, agression sexuelle et drague lourde, on les a accusées de vouloir faire du buzz, on les a accusées de vouloir se faire remarquer.
[...]
La spécificité de la culture du viol à la française, comme le soulignait Isabelle Adjani, est que nous noyons les crimes sexuels sous une couche de galanterie, amour des femmes et autres amour courtois. C’est pour cela que Renaud Revel peut encore appeler le violeur Weinstein un « serial -lover ». C’est pour cela que certains journaux titrent sur les « parties fines » de Weinstein sans arriver à comprendre que ce qui pose problème n’est pas qu’il aime le sexe mais qu’il aime le sexe non consenti (et les deux ne s’excluent pas). Ce sont exactement les mêmes propos qu’on avait lus lors des affaires DSK. "